EasyJet bien dans le rouge

7 octobre 2016   Rédaction   Aucun commentaire   À la une    Brexit, carolyn McCall, Easyjet, TUIfly    4806 vues

La compagnie aérienne à bas coût EasyJet a annoncé hier jeudi s’attendre à une chute de 28 % de son bénéfice annuel avant impôt, à cause d’une lourde charge de plus de 100 millions d’euros causée par les variations brutales des taux de change sur fond de Brexit.

Le transporteur britannique a expliqué dans un rapport d’activité qu’il s’attendait à dégager un profit avant impôt compris entre 490 et 495 millions de livres (556 à 562 millions d’euros) lors de son exercice comptable du 1er octobre 2015 au 30 septembre 2016, dont les résultats seront annoncés le 15 novembre prochain.

La directrice générale de la compagnie, Carolyn McCall (photo), a expliqué qu’EasyJet avait été « affectée de façon disproportionnée par des événements inhabituels cette année« , bien qu’elle ait enregistré une progression de 6,6 % de son nombre de passagers transportés.

Les brusques variations des taux de change auront un impact négatif estimé à 90 millions de livres (102 millions d’euros) sur ses comptes annuels, selon la compagnie, qui évoque une volatilité renforcée après la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne lors du référendum du 23 juin.

Touchée par la grève

EasyJet a subi aussi les conséquences négatives de plusieurs grèves des contrôleurs aériens qui ont perturbé son trafic dans le ciel européen, ainsi que de plusieurs arrêts de travail de ses pilotes travaillant depuis Amsterdam et réclamant de meilleures conditions sociales.

Des fermetures de pistes ponctuelles à l’aéroport de Londres Gatwick, très important dans son organisation, ont aussi perturbé ses plans, tandis que la demande des touristes a été entravée par une série d’attentats en Europe occidentale et au Proche-Orient.

Le groupe a néanmoins bénéficié d’une baisse de sa facture de kérosène liée aux faibles cours du pétrole.

EasyJet ne dit rien en revanche sur les conséquences du Brexit à venir sur son activité, alors que la sortie britannique de l’UE pourrait remettre en cause le droit des compagnies du Royaume-Uni de voler sans contrainte à travers toute l’Europe.

Basée à l’aéroport de Luton, dans le nord de Londres, la compagnie a annoncé cet été qu’elle cherchait à obtenir un certificat de transporteur aérien dans un autre pays non spécifié de l’Union européenne au cas où les compagnies du Royaume- Uni perdraient ce droit.

Fin septembre, un membre du conseil de surveillance du groupe allemand TUIfly a affirmé qu’EasyJet discutait d’un éventuel rachat de cette entreprise, ce qui lui permettrait de s’assurer un accès au marché d’Europe continentale en dépit du Brexit, TUIfly ayant son siège à Hanovre (Allemagne). Le patron de TUIfly a toutefois démenti, tandis qu’EasyJet se refusait à tout commentaire.

Constituant l’une des principales compagnies aériennes européennes, EasyJet transporte chaque année plus de 70 millions de passagers à travers plus d’une trentaine de pays du continent, avec une flotte constituée de plus de 250 Airbus. Elle emploie plus de 11 000 personnes, dont plus de 2 300 pilotes et 5 000 hôtesses et stewards.

La compagnie préférée des français et des européens

eDreams.fr a mené l’enquête auprès de 1 807 Français et 16 743 Européens afin d’en savoir plus sur leurs nouvelles habitudes de consommation et leur perception des compagnies low-cost. Il ressort ainsi que :
● easyJet est perçue comme la meilleure compagnie low cost par plus de la moitié des Français, loin devant Ryanair (moins d’un tiers des Français)
● easyJet est aussi la compagnie low cost préférée des Européens (22% des répondants)

Mais avec un modèle qui s’essouffle…

Plus de 20 ans après l’arrivée du modèle low cost, près de la moitié des Français considère qu’il ne s’agit plus d’un « bon plan ». Pourquoi ? Les multiples services supplémentaires amènent les Français à s’interroger sur la réelle valeur du billet et parfois à privilégier des compagnies traditionnelles si l’écart de prix est faible.