Moi qui croyais que l’emploi et le Tourisme étaient des priorités nationales ! Me voilà un peu surpris… Et la profession avec moi, si j’en crois le communiqué du LEV (ex SNAV).
[1]Je sais bien qu’avec la disparition programmée des distributeurs automatiques de billets, on l’on s’attaquait au cash qui permet de vendre ou d’acheter en toute « indépendance » telle ou telle prestation touristique qui pouvait arrondir les fins de mois.
Je savais bien aussi que l’on prévoyait de taxer davantage les CDD « pour privilégier les CDI » ; histoire de plaire aux ministères, aux entreprises du CAC 40, aux entreprises publiques ou aux majors de la communication, médias compris, qui sont tous des grands consommateurs de CDD et qui préfèrent amplement payer une taxe « modeste » mais fixée à l’avance que des licenciements massifs et souvent chers.
Je savais bien également que le Sénat avait refusé en « lousdé » de supprimer l’article 23 quater de la Loi Numérique qui contrait toutes les plateformes permettant la vente entre particuliers, comme le Boncoin par exemple, à déclarer au fisc toutes les transactions qui passeraient par elles et le revenu brut qu’en tireraient les vendeurs : montant, nom, prénom, adresse, etc.…
Histoire certainement de débusquer la fraude et les éventuels « panaméens » qui se cacheraient parmi les propriétaires de tondeuse à gazon usagées.
Bref, je savais bien que l’État cherchait de l’argent partout, partout, partout…
Jamais, pourtant, je n’aurais pensé qu’il puisse aller jusqu’à imposer les aides accordées aux salariés pour leurs vacances…
Car il s’agit bien d’un impôt : au-delà de 322 €, le montant que les CE versent pour les vacances des salariés serait réintégré dans la masse salariale fiscale et sociale.
Déjà que nos compatriotes ont de plus en plus de mal à gérer un budget de plus en plus serré pour partir en vacances… ça fait un choc ; surtout sous un gouvernement de « gôche ».
Surtout qu’en plus, on évoque aussi à qui veut bien l’entendre, la fin des augmentations d’impôts… Fort, très fort !
Cela dit, j’aurais dû m’y attendre, avec tous les millions d’euro qu’on distribue en ce moment à qui les demande ; histoire sans doute d’amadouer d’éventuels électeurs.
N’empêche, je reste assez estomaqué…
Si j’ai bien compris, tout le cinéma autour de la Loi El Khomry, tous ces « nuits debout » et autres parlementaires « rebelles », c’était pour passer en douce, sans l’avouer, des petits détails comme cet impôt sur les « vacances populaires »…
Comme dirait l’autre : « c’est dans le détail qu’on voit le Diable » !
Va falloir l’éplucher sérieusement cette loi, et surtout ses amendements… Sait-on quelles surprises elle réserve encore.
Qu’en disent Martine Pinville et Matthias Fekl, les deux responsables tutélaires du secteur ? N’ont-ils pas essayé de retenir un peu leurs copains de l’Assemblée, à moins que ceux-ci ne leur aient fait un enfant dans le dos ?
Là en tout cas, le sieur Alain Fauré, député de l’Ariège, aurait mieux fait de retourner sept fois sa plume avant de rédiger une pareille ineptie.
Outre le fait qu’il la lance alors qu’on fête les 80 ans des congés payés, bonjour les conséquences potentielles.
À lui seul, il pourrait bien couper l’herbe sous les pieds des hôteliers qui ont investi dans leurs infrastructures, tarir le financement des opérateurs du tourisme social, sabrer l’activité des TO qui travaillent beaucoup avec les CE et finir de vider les agences de voyages de leurs clients qui ne sont pas encore au chômage et comptent souvent sur l’aide de leur CE…
J’en passe sûrement… Mais rien que ça, déjà, excusez du peu…
Ce monsieur a du génie, et ces collègues députés sont tout aussi brillants que lui.
Le prolo qui dort au Mur des Fédérés doit se retourner dans sa tombe…
Et tout ça pour payer des stages de déradicalisation aux Djihadistes… ou un placard doré à M. Huchon.
Il y a des calottes qui se perdent !
Tiens, s’il faut des sous à ce point, j’ai une idée pour le gouvernement. Un livre par ci, un déjeuner par là… tous ces petits cadeaux qu’on s’offre entre amis, ça aussi, mine de rien, pour qui les reçoit, c’est du revenu hors taxe…
Qu’en dites-vous, Monsieur Fauré… Je vous offre les paroles… ajoutez-y la musique…
Bertrand Figuier