Des prix toujours plus élevés : et pourtant ça s’envole !

3 juillet 2023   Rédaction   Aucun commentaire   À la une    aerien, Ed Bastian, France, Hausse des prix    3813 vues

La semaine dernière, le Salon du Bourget a enregistré le plus haut niveau de commandes fermes d’avions en 15 ans. Même si la majorité d’entre elles proviennent de deux compagnies aériennes indiennes avec des livraisons prévues au cours de la prochaine décennie.

Mais le sentiment haussier qui a motivé ces commandes semble être partagé dans le monde entier avec des passagers qui semblent ignorer la flambée des tarifs aériens, l’inflation record et l’inquiétude face à une récession potentielle.

Après trois années désastreuses, les dirigeants des compagnies aériennes se frottent les mains des réservations exceptionnelles et de la tolérance apparente du public voyageur pour des tarifs toujours plus élevés. Mais pour combien de temps encore ? 

Selon les données citées par l’Airports Council International Europe, les tarifs aériens mondiaux en mai dernier étaient d’environ 36 % plus élevés qu’en 2019.

00Hopper, l’application de voyage américaine, estime que les tarifs des États-Unis vers l’Europe ont augmenté de 23 % en 2019. Virgin Atlantic affirme que les tarifs de l’Atlantique Nord sur ses routes ont augmenté de 35 % au cours de la même période.

Et pourtant, les passagers volent. L’Association du transport aérien international prévoit que le trafic de passagers ne fera que dépasser les niveaux de 2019 l’année prochaine, malgré les vents contraires de la hausse des tarifs, de l’inflation et de l’incertitude économique.

Toujours plus haut, toujours plus loin

Selon Ed Bastian, le directeur général de Delta Air Lines, c’est plus qu’un soi-disant  » revanche voyage » après les deux années de restrictions liées à la Covid-19 . « Nous sommes dans une reprise qui va être bien au-dessus de tout ce à quoi on s’attendait« , a-t-il plaisanté en avril.

Les tarifs plus élevés sont en partie dus à un manque de capacité ainsi qu’ à des problèmes de chaîne d’approvisionnement affectant les livraisons et la maintenance des avions.

Mais les coûts totaux des voyages, y compris les hôtels, augmentent également et quiconque parie que les passagers seraient immunisés contre la hausse des prix pourrait prendre un risque assez important.

Prévoir le comportement des consommateurs est devenu beaucoup plus compliqué après la pandémie, disent les planificateurs de l’aviation.

Les prévisions passées ont pu exploiter des décennies de données détaillant la soi-disant élasticité-prix de la demande – essentiellement, le lien entre le niveau des tarifs aériens, les conditions économiques plus larges et la propension à voyager.

Mais « ces hypothèses étaient basées sur un marché qui évoluait dans une direction, avec des billets de moins en moins chers« . Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

Faire encore plus d’argent

De plus, certaines compagnies aériennes ont profité de l’inadéquation de l’offre et de la demande post-Covid pour tirer encore plus de revenus des passagers tout en offrant moins, ce qui rend le coût réel du vol moins transparent et augmente les tracas du voyage.

Un bagage à main n’est plus inclus dans le tarif de base de nombreuses compagnies aériennes – qu’il s’agisse de transporteurs à bas prix ou traditionnels.

Et si vous ne payez pas pour l’attribution des sièges, vous pouvez trouver votre compagnon assis à l’extrémité de l’avion – même si vous êtes entouré de sièges vides.

Cette soi-disant tarification au goutte-à-goutte, utilisée dans de nombreuses industries de loisirs, est maintenant sous le contrôle du gouvernement au Royaume-Uni. Si le gouvernement se sent obligé d’agir, c’est sûrement un signe que les consommateurs atteignent désormais la limite du supportable.