Des Guides-conférenciers en sursis ?
17 décembre 2014 Rédaction Aucun commentaire À la une ANCOVART, Anne-Marie Leblic, Association nationale des guides conférenciers des villes et pays d’art et d’histoire, carte professionnelle de guide conférencier, Fédération nationale des guides-interprètes et conférenciers, FNGI-C, Guides-conférenciers, SNG-C, Syndicat national des guides-conférencier, Touche pas à mon guide, UNAPL 4855 vues
Au cours de l’année 2011 pas moins de 1.400 faux guides ont été interpellés et déférés, devant la justice marocaine pour usurpation de fonction et escroquerie, dans la seule ville de Fès. Ce chiffre illustre bien l’ampleur de ce phénomène massif qui porte également préjudice au tourisme hexagonal, déjà confronté aux effets négatifs de la crise économique mondiale.
« L’avenir de notre profession est aujourd’hui menacée par la Loi de Simplification de la Vie des Entreprises, explique Anne-Marie Leblic, guide conférencière elle même, qui vient d’adresser une lettre ouverte aux parlementaires.
« Le Gouvernement a décidé de la voter par ordonnances, c’est-à-dire sans avoir à débattre. Pour des raisons ‘officielles’ de simplification, cette loi voudrait supprimer la carte professionnelle de guide conférencier au profit d’un régime déclaratif. Or cette carte a déjà été simplifiée, il y a deux ans seulement, en une seule et même carte de « guide conférencier», dans le but de regrouper les différents statuts antérieurs de « guides-interprètes nationaux »,« guides-interprètes régionaux » et « conférenciers nationaux ».
Mme Leblic rappelle que cette carte, qui exige un casier judiciaire vierge, un haut niveau de connaissances ainsi que la maîtrise d’au moins une langue étrangère, est accessible par de nombreuses voies : école de tourisme, université, validation de modules (ECTS), validation des acquis de l’expérience (VAE), validation de l’expérience professionnelle, équivalences européennes. Aucun numerus clausus, aucun monopole ne viennent en limiter l’obtention.
Elle garantit ainsi un accueil de qualité aux visiteurs, le Code du Tourisme – art. L 221-1 – faisant obligation pour la visite commentée dans les musées et monuments historiques d’avoir recours à des personnes qualifiées, détentrices de la carte professionnelle de guide-conférencier.
Mais, explique Anne Marie Leblic, si un décret publié en 2011, lors de la simplification de la carte professionnelle, a bien légalement assimilé le métier de guide-conférencier à une profession libérale, ce n’est absolument pas le cas en pratique.
« Nous travaillons essentiellement pour des agences. Nous ne choisissons ni nos dates ni nos horaires de travail, ce sont ces agences qui en décident. Il existe donc bien un lien de subordination comme le définit le Code du Travail« .
Par ailleurs, les guides-conférenciers n’ont aucune sécurité économique. Ils sont dans leur grande majorité des vacataires, c’est-à-dire payés à la mission ponctuelle. Leurs revenus n’ont donc donc rien à voir avec ceux des professions libérales.
Par essence, ils travaillent quand les autres se reposent : jours fériés, dimanches, vacances, soirées.
« Nous sommes des passionnés qui, par amour du métier, acceptons toutes les contraintes et qui aimeraient pouvoir continuer à exercer leur métier. Ce n’est certainement pas en déréglementant cette profession que les objectifs fixés dans le projet de loi seront atteints, à moins que notre Ministre de l’Economie souhaite voir les touristes accueillis par des bénévoles non contrôlés qui ne rapporteront rien à l’économie française« .
Le Comité d’action « Touche pas à mon guide ! », constitué à l’initiative de la Fédération nationale des guides-interprètes et conférenciers (FNGI-C), du Syndicat national des guides-conférencier (SNG-C), membre de l’UNAPL, et de l’Association nationale des guides conférenciers des villes et pays d’art et d’histoire (ANCOVART), appelle tous les guides-conférenciers, français ou étrangers, au rassemblement national qui se tiendra aujourd’hui mercredi 17 décembre 2014 de 14h00 à 17h00 place du Palais-royal à Paris.
Sur le même sujet
Que retenir du dernier WTM à Londres ?
L’année 2024 pour WTM est celle de tous les records avec la présence de...
Tourisme au Népal : L’aéroport de Katmandou, stop ou encore
Katmandou a toujours besoin de financements et donc de tous les touristes possibles pour...
Tourisme à Madère : le port de Funchal retrouve son rythme de croisières
Le port de Funchal a accueilli vendredi 8 novembre dernier un trio de navires...