Le président du Directoire des aéroports de la Côte d’Azur exhorte le gouvernement à assouplir sa politique en matière d’accords de droits de trafic aérien au profit des plateformes de province, au nom du développement du territoire.
[1]Dominique Thillaud, Président du Directoire d’Aéroports de la Côte d’Azur, Vice-Président de l’Union des Aéroports Français estime en effet que l’attribution de droits de trafics supplémentaires pour la province soutiendrait l’action de Laurent Fabius dans l’ambition du gouvernement de faire de la France la première destination touristique au monde, tant en nombre de visiteurs que de recettes.
« Toutes ces politiques convergent vers une nécessaire participation des régions au développement et à la croissance » explique t-il. « Pourtant – french paradox – la desserte aérienne demeure de plus en plus concentrée sur les aéroports parisiens sans que personne n’y trouve jusqu’à présent, à redire. Il s’agit pourtant d’une situation sans équivalent en Europe« .
Lorsque les aéroports parisiens reçoivent 90 millions de passagers par an, le deuxième aéroport de France, Nice Côte d’Azur, est très loin derrière avec ses 11,5 millions de passagers et Lyon Saint Exupéry aussi, en troisième position avec seulement 8,5 millions de passagers.
Dans le même temps en Espagne, le trafic est équilibré entre les grandes métropoles : Madrid : 39,5 millions de passagers, Barcelone : 35, Palma : 23, Malaga : 13. Situation analogue en Italie avec Rome : 41 millions de passagers et Milan : 36 millions.
En Allemagne, Francfort, le premier, totalise 58 millions de passagers, derrière Munich, Berlin, Düsseldorf et Hambourg accueillent chacun plus de passagers que Nice Côte d’Azur.
Une amélioration de la qualité de la desserte aérienne des aéroports des régions françaises constituerait pourtant, selon Dominique Thillaud « un gisement de croissance pour les territoires« .
L’extrême concentration de la desserte aérienne française sur la capitale constitue un handicap important qui est en plus aggravé par le régime des droits de trafic qui, lorsqu’ils sont limités, conduit naturellement les compagnies à choisir de desservir par préférence Paris plutôt que les aéroports de régions même quand le marché et la rentabilité sont là.
Hélas, avec une desserte internationale des régions de France passant obligatoirement par les hubs parisiens ou même européens, c’est la majeure partie de la demande qui se volatilise du fait des contraintes des voyages en correspondance plus longs, plus fatigants, plus compliqués et souvent plus chers.
Pour répondre aux objectifs que s’est fixé le Gouvernement en matière de tourisme, de croissance et de poursuite de la décentralisation, il faut donc impérativement, comme l’ont fait avant nous, d’autres pays comme le Royaume Uni et l’Italie, ouvrir les droits de trafic pour les grands aéroports de régions ou tout au moins et a minima, redistribuer équitablement ceux existants entre Paris et les régions.
« Pour générer de la croissance dans les territoires il faut absolument mettre fin à la situation actuelle de concentration du trafic sur les aéroports parisiens qui est certes le fruit d’un historique centralisateur qui a vécu mais malheureusement aussi d’une culture qui perdure chez beaucoup de décideurs, parisiens pour la plupart« .