Le Gouvernement vient d’acter une décision claire sur un sujet miné depuis plusieurs décennies : il arrête définitivement le projet de l’aéroport Notre-Dame-des Landes dans l’agglomération nantaise. Matignon a informé les élus locaux, peu avant une déclaration du Premier ministre Edouard Philippe à la sortie du Conseil des ministres hier à l’Elysée.
« C’est officiel. C’est abandonné« , a ainsi déclaré Philippe Grosvalet, président du syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest et président du conseil départemental de Loire-Atlantique.
Pour Richard Ferrand, président du groupe « La République en Marche » à l’Assemblée nationale : « Enfin, une décision a été prise après plusieurs décennies de tergiversations. La méthode du Premier ministre Edouard Philippe et du Gouvernement, à savoir une large concertation, une synthèse des positions de tous les acteurs et une prise de décision claire a permis de sortir de l’impasse ».
L’alternative devrait être d’aménager l’actuel aéroport Nantes-Atlantique, comme l’envisageaient des médiateurs dans leur rapport remis le 13 décembre dernier.
[1]Malgré les multiples rejets des recours en justice des anti-aéroport, le soutien au projet d’une majorité des élus de Bretagne et des Pays-de-la-Loire, et un référendum consultatif local favorable (55,17 %) en Loire-Atlantique en juin 2016, l’exécutif a préféré lâcher « NDDL ».
Né dans les années 60, relancé en 2000, attribué à Vinci par appel d’offres en 2010, l’aéroport « du Grand Ouest » a traversé un demi-siècle pour finalement devenir le symbole des atermoiements du quinquennat Hollande et le conflit environnemental le plus emblématique du pays.
Edouard Philippe (photo ci-dessus), qui a rencontré plus de 100 élus de l’Ouest depuis début janvier et s’est rendu discrètement samedi à la mairie de Notre-Dame-des-Landes, avait reconnu mardi, devant les députés LREM, la difficulté de trancher.
« Quelle que soit la réponse, elle sera mauvaise car elle fera des mécontents« , a-t-il admis.
Malgré l’abandon, l’exécutif s’est engagé à évacuer la ZAD.
Des renforts de sept escadrons de gendarmerie mobile, soit plus de 500 hommes, sont attendus sur place, avec pour objectif de quadriller la zone et procéder à des contrôles afin d’éviter l’arrivée de civils dans la Zad.
« Le développement économique du Grand Ouest est garanti par le Gouvernement, grâce au réaménagement de Nantes-Atlantique, de Rennes et de Saint-Nazaire qui permettra l’accroissement du trafic aérien dont le territoire a besoin pour se désenclaver » a précisé le premier ministre.
L’évacuation de la ZAD, qui n’a désormais plus de raison d’être, permettra de rendre aux agriculteurs leurs terres et aux riverains leur tranquillité.