Le jeudi 21 février dernier, la juge d’instruction parisienne Sylvia Zimmerman avait sur son bureau l’une des dernières expertises sur le crash du vol AF447 survenu le 31 mai 2009.
Il s’agit de l’analyse du rapport d’expertise demandé par la juge elle-même.
Ce document a été rédigé pour le compte des parties civiles françaises par Gérard Arnoux, pilote d’Airbus depuis 18 ans chez Air France. Tout au long des 65 pages, le document, qui analyse les causes du crash, fait plusieurs recommandations. Il souhaite notamment que les Airbus civils soient équipés d’un bouton rouge permettant aux pilotes de reprendre directement en main l’avion pour sortir d’une gestion purement informatique du vol.
Et il pose implicitement la questions de la fatigue des navigants : Les pilotes aux commandes de l’Airbus A330 manquaient-ils de sommeil ce 1er juin 2009 ?
Les experts judiciaires, chargés d’éclairer les magistrats sur les responsabilités des prévenus, ont ajouté cet aspect que les enquêteurs du BEA avaient occulté, considérant qu’il s’agissait de la vie privée.
En conséquence, il n’y avait pas eu d’enquête sur l’activité et le repos pris par les pilotes, accompagnés par leurs épouses ou compagnes, lors de l’escale de Rio.
L’association Entraide et Solidarité AF447, qui représente les familles de victimes, a réagi par la voix de son président, Robert Soulas, qui s’est rejoui que le rapport judiciaire soit «beaucoup plus impartial que le BEA». «Les responsabilités d’Airbus, d’Air France et des pilotes sont pointées, des problèmes de fonctionnement de l’appareil sont même évoqués », a-t-il déclaré.
Rappelons que dans l’enquête judiciaire, Air France et Airbus ont été mis en examen en février 2011 pour homicide involontaire.