[1]Le massacre à Paris de vendredi dernier dont Daech revendique la signature dans un message (instructif à lire) se félicitant des « 200 croisés au minimum tués et encore plus de blessés » passe en boucle, jour et nuit, sur les chaînes de télévision du monde entier depuis cette nuit d’horreur.
Dès samedi, tous les grands centres de tourisme de la capitale (Tour Eiffel, musées, Grands Magasins, croisières sur la Seine, DisneyLand et j’en passe) s’inscrivaient aux abonnés absents, abandonnant les touristes étrangers à leur triste sort.
Le fameux » état d’urgence » devenant visiblement, en écoutant le ministre en charge, un outil de « com » permettant de passer sous silence les causes et responsabilités de cette horreur. Ces dernières existent. Notamment concernant le pedigree des assassins, avec même un migrant enregistré en Grèce au mois d’octobre !
Par ailleurs, si l’on peut comprendre l’émotion légitime de nos compatriotes, on peut toutefois se poser la question de savoir si ce tsunami de larmes additionné à un vent de panique généralisée ne va pas produire les mêmes effets de décrochage de la clientèle étrangère vis à vis de la France, que celui que nous constatons pour des destinations comme la Tunisie et l’Egypte.
Même si un grand nom de la profession tentant, peut être, de me rassurer (tout en se rassurant lui même), m’assure sa certitude que dans quelques jours, les médias se précipitant sur un autre événement, les candidats à la visite de notre beau pays oublieront très rapidement cet événement comme ce fut le cas pour New York après le 11 Septembre 2001.
Je suis d’ailleurs curieux de savoir si au congrès du SNAV qui se tient cette semaine à Marseille, on débattra de cette interrogation ?
Sujet tout aussi passionnant que celui autour du micmac autour du destin judiciaire de FRAM aux odeurs parfois assez désagréables à l’odorat de ceux qui ont aimé cette grande marque de notre industrie touristique .
Nous vivons depuis la fin du printemps arabe dans un climat hostile à l’exercice des professions touristiques dans un nombre grandissant de destinations. Sur terre comme dans les airs.
Ce qui se nomme désormais les Journées des Entrepreneurs du Voyage se devrait donc de consacrer un certain temps au défi le plus dangereux auquel la profession doit faire face de toute son histoire.
Même si ce face à face avec la réalité du fondamentalisme islamiste peut faire peur.
Le courage peut et doit vaincre cette peur.
Et là, nous serions bien loin des magouilles toulousaines à la sauce marseillaise qui tiendront pourtant, je n’en doute pas, une place de choix dans les conversations de couloirs du Palais du Pharo du 16 au 18 novembre …..
Pierre Doulcet.
Ps . Et comme toujours : pdoulcet@me.com
En dernière minute, je tiens à souligner ma gratitude et celle certainement de nombre de lecteurs de La Quotidienne devant les multiples témoignages d’amitié pour la France et les Français venant des quatre coins du monde.
La Marseillaise chantée par le chœur du Métropolitain Opéra de New York à l’annonce des attentats de Paris avait tout pour faire monter des larmes d’émotion aux yeux de tous les Français.