[1]C’est bien à un choc entre deux monde que nous venons de vivre en cette dernière quinzaine de mai et je crains malheureusement que le monde du tourisme n’en sorte guère renforcé, bien au contraire, même si comme à Cannes par exemple, un certain nombre de nos professionnels du luxe en auront profité.
Tant mieux pour eux … Sauf que cela illustre, jusqu’à la caricature, un choc de taille : Celui séparant les soi-disantes élites du vulgum pecus !
Je veux parler du côté « foire aux vanités » de la 68eme édition du festival de Cannes (jugé trop bling-bling par huit français sur dix) durant lequel nous avons eu droit, sur toutes nos chaînes de télévision, à un méli-mélo d’ images se télescopant en boucle, à longueur de journée et passant de la « Montée des marches » avec ses décolletés affriolants et l’épisode de la petite culotte de Sophie Marceau, au sauvetage, désormais non-stop, de milliers de migrants fuyant la misère (et la folie des fous de Dieu), entassés sur des rafiots de fortune.
Cocktail très mal venu évidemment car il mélangeait sur la même mer Méditerranée, depuis les rivages de Cannes, la vision dérangeante de nos bobos sabrant le champagne dans une forêt de smoking, alors que plus au large, vers l’est, les visages paniqués des miraculés de naufrages nous rappelaient que l’on ne pourra tricher indéfiniment avec la réalité d’un monde dans lequel nous devons vivre.
Les métiers du tourisme s’y retrouvant bien évidemment, en têtes de gondole.
Dans ces conditions rien de bien surprenant si une partie de l’opinion, sans retenir la qualité d’un film, ait trouvé plutôt choquant et mal venu que le jury du festival de Cannes, ait distribué sa palme d’or à une fiction romancée d’un parcours d’immigrés Sri Lankais en France.
Et sans tenir compte qu’à quelques miles marin seulement de la Côte d’Azur, au même instant, la tragédie, bien réelle celle la, frappait en direct des vrais migrants !
Faudra t’il que que les trafiquants de cette migration débarquent ces pauvres hères sur la croisette de Cannes ou la promenade des Anglais de Nice pour que les bobos en question sortent de leur petit monde ?
Cela étant, pauvre mare Nostrum, poumon primordial pour la profession.
Si l’on souhaitait refroidir encore un peu plus les candidats à l’évasion vacancière sur ses côtes ou sur ses flots , c’est mission accomplie !
Il suffit d’ailleurs de consulter le baromètre du Snav/ Atout France d’avril déjà en baisse de 5 % pour en craindre des répercussions supplémentaires dans les prochains mois autour de son bassin.
En conséquence de quoi, outre cette migration mortifère en constante progression il va bien falloir admettre, après la chute de Palmyre, que nous sommes, hélas, confrontés à une sorte de guerre de religion interne très compliquée propre à l’Islam avec en prime, le début du ramadan dans trois semaines ! Prière donc d’attacher vos ceintures !
De cette quinzaine illustrant le choc de deux mondes valable pour d’autres branches d’activités comme l’emploi par exemple (autre sujet en vogue à Cannes), j’ai donc retenu pour ma part l’affaire Siano en jugement devant le tribunal de Bobigny ou l’écœurement le dispute a la démonstration d’une incompétence généralisée dont les victimes sont malheureusement les employés de ce qui fut une grande marque de la profession se retrouvant aujourd’hui à Pôle Emploi.
Justement et toujours à propos de l’emploi (lire l’excellent papier de Bertrand Figuier dans notre édition du mardi 26 ), dans le climat plutôt délétère que la profession traverse, j’ose espérer au passage que la prestation télévisée sur I Télé du responsable d’un réseau d’agences de voyages nous annonçant vouloir recruter une cinquantaine de collaborateurs ne s’apparente pas à un simple coup de « com » de plus.
En effet, face aux méthodes diverses et variées d’enfumage de l’inénarrable Bruno Leroux se muant en porte parole de la nouvelle aristocratie de l’ENA (bien qu’il n’en fasse nullement partie) laquelle nous gouverne sans vergogne en nous fredonnant régulièrement le refrain de la fameuse » reprise de la croissance », permettez moi, encore pour l’heure de demeurer circonspect sur le sujet.
Reste toutefois un secteur touchant notre tourisme réceptif celui des pickpockets ! Après le Louvre, il serait en recrudescence particulièrement autour de la Tour Eiffel !
Exaspérés, ses employés ont même exercé leur droit de retrait pendant quelques heures la semaine dernière.
Que voilà encore un autre genre d’activité susceptible de séduire nos élites du festival de Cannes, visiblement accroc aux déviances dépressives de la société.
Les professionnels du cinéma devraient y réfléchir en vue d’une présélection facile de leur œuvre pour l’édition 2016 …
Pierre Doulcet
Ps… Et comme toujours : pdoulcet@me.com