Certes face aux 86 morts du 14 juillet d’une Promenade des Anglais qui a toujours du mal à faire son deuil, la tendance de la fréquentation touristique peut apparaître déplacée, mais les répercussions sur l’activité en général peuvent générer d’autres victimes plus économiques. Cet effet induit est redouté par des milliers de salariés d’un secteur essentiel à l’économie de cette région.
Les premières remontées d’information des professionnels des Alpes Maritimes de Monaco à Cannes en passant bien sûr par Nice font état d’annulations et de réductions d’activités dans des proportions heureusement moindres que l’impact de l’attentat aurait pu faire imaginer à l’exemple des événements tragiques de Paris.
Selon le syndicat des restaurateurs de Nice, les chiffres ont varié de -30 % après le 14 juillet à -10 % de fréquentation à fin août.
Certains établissements toutefois ne pourront résister et sans une aide l’Etat, sinon les liquidations pourraient se multiplier à a rentrée avec leur cortège de licenciements.
L’hôtellerie aurait un peu moins souffert.
Selon le CRT Côte d’Azur, la perte en général pour l’hôtellerie toutes catégories confondues se situerait entre 10 et 20 %. Mais l’impact de l’attentat a été redoutable sur la clientèle étrangère (un touriste sur deux sur la Côte d’Azur) pour laquelle les images en boucle sur les télévisions internationales de l’attentat sur la Promenade des Anglais a été une contre publicité annulant de fait tous les efforts accomplis par le CRT et Atout France pour promouvoir non seulement la destination Côte d’Azur mais plus largement celle de la France.
Curieusement les répercussions ont largement dépassés le littoral puisque les hôtels de Grasse dans le moyen pays affichent des taux d’occupation en retrait de 15 %.
[2]Même Monaco, souvent distingué de la France par une clientèle étrangère lointaine, a subi l’impact avec des baisses de 10 à 15 %. Enfin dernier avatar du 14 juillet, l’interdiction, sur les plages de la Côte d’Azur après Cannes, du Burkini a également fait le tour des médias en France et à l’étranger avec un impact non négligeable sur la clientèle riche du Moyen Orient plus rare cet été dans les palaces cannois.
Seul indicateur rassurant, les le trafic de l’aéroport de Nice en juillet, baromètre efficace pour la fréquentation internationale, ne marque pas de fléchissement. Les statistiques d’août confirmeront ou non cette tendance.
Michel Bovas