Convention Tourcom : la sureté aérienne, un point de passage obligé


La dernière convention du réseau Tourcom, à Malte, a été l’occasion pour les participants de faire le point sur les dernières innovations en matière de sécurité aérienne et de sûreté aéroportuaire avec la présence de trois éminents spécialistes à savoir Charles Pellegrini, ancien commissaire de police, expert de la gestion des risques, Antoine Zanotti, chef de bureau des mesures de sûreté à la DGAC et Christophe Naudin, criminologue, expert en sûreté aérienne.

Le débat a en tout cas permis de dégager une conviction pour l’avenir : sortir du tout technologique et miser sur l’humain.

Une amélioration indéniable de la sûreté depuis le 11 septembre

En provoquant un choc psychologique planétaire indélébile, les attentats du 11 septembre 2001 ont ouvert l’ère de la quête perpétuelle pour la sûreté aéroportuaire optimale.

Parties des Etats-Unis et imposées au reste du monde, des vagues successives de mesures se sont empilées au gré des nouvelles tentatives d’attentats.

Concrétisé aux yeux des passagers par la généralisation des filtrages à l’embarquement et l’investissement dans des outils de contrôle toujours plus perfectionnés, le renforcement de la sûreté aéroportuaire a indéniablement permis de réduire le risque terroriste sur le transport aérien.

tourcom-securite aerienne-portique aeroport-richard vainopoulos-2-Pour Charles Pellegrini, « le transport aérien est beaucoup moins vulnérable face aux attaques qu’il y a 15 ans. 100% des voyageurs sont contrôlés, les cockpits sont impénétrables sans accord des pilotes et les filtrages pre-embarquement sont constamment renforcés. Cela ne veut pas dire que la menace a disparu : l’aérien conserve une dimension symbolique très forte et reste donc une cible pour les terroristes déterminés. On ne peut pas garantir un risque zéro».

Une évolution constante de la menace : de l’organisation au loup solitaire

Principalement axée sur la recherche d’explosif ou d’armes à feu, les contrôles de sûreté s’adaptent peu à peu aux menaces à venir qu’elles soient chimiques ou encore bactériologiques.

Surtout, ils doivent anticiper les nouvelles pratiques de terroristes amenés à agir de manière isolée et à utiliser leur propre corps comme une arme.

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Antoine Zanotti, chef de bureau des mesures de sûreté à la DGAC annonce « Dès 2015, les outils de contrôle des menaces chimiques vont être généralisés dans les aéroports français.
Mais il faut aussi bien réaliser que la sûreté aéroportuaire ne passe pas uniquement par des solutions technologiques. C’est aussi un important travail de collaboration internationale et de renseignement. Aujourd’hui, nous accordons une attention particulière aux aéroports de pays tiers à risque pour mieux contrôler les vols entrants. Nous améliorons également l’échange d’informations sur les passagers au niveau international pour mieux détecter les menaces et les profils dangereux».

La nécessité d’un traitement différencié selon les profils de passagers

Au delà de la question de la lutte contre la menace terroriste, les responsables de la sûreté aéroportuaire doivent aujourd’hui relever un défi d’ordre économique : comment faire face à l’augmentation croissante du trafic aérien sans augmenter les coûts pour les passagers ?

tourcom-securite aerienne-portique aeroport-richard vainopoulos-Pour Christophe Naudin, criminologue  « il faut aujourd’hui faire preuve de plus de discernement pour réduire les coûts sans perdre en efficacité. Nous avons les moyens de savoir en amont quels sont les passagers qui présentent un véritable risque et ceux qui sont inoffensifs, c’est à dire 99 % d’entre eux. On peut tout à fait imaginer qu’un homme d’affaires qui prend l’avion plusieurs fois par mois subisse moins de contrôle qu’un voyageur occasionnel. On devrait aussi pouvoir demander aux agents de sûreté d’adapter leur contrôle selon les risques qu’ils détectent. Mais cela suppose bien sûr d’investir en formation et surtout de faire un choix politique aujourd’hui difficilement accepté en France ».

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