Latam, la première compagnie aérienne d’Amérique latine, qui possède des sièges sociaux au Chili et au Brésil, née de la fusion de Lan Chile et de TAM du Brésil, a développé un modèle commercial avec des filiales opérationnelles dans presque tous les pays de la région. On compte ainsi Latam Pérou, Latam Colombie et Latam Équateur, avec lesquels elle a conquis ces marchés respectifs.
Latam a même eu une Latam Argentine, pour conquérir le pays le plus développé de la région.
Mais le gouvernement péroniste a fait tout ce qu’il pouvait pour nuire à Latam et favoriser Aerolíneas Argentinas, l’un des bras armé du parti péroniste.
Les choses en étaient arrivées à tel point que Latam a décidé de fermer sa filiale et de quitter le pays.
Aujourd’hui la donne a changé. Il est désormais tout à fait possible que le gouvernement de Javier Milei finisse par privatiser Aerolineas Argentinas, même si, à l’intérieur, l’ entreprise vit plutôt une situation chaotique en raison de la puissante syndicalisation liée aux organisations péronistes.
Pour se positionner en ce sens, Latam vient de signer un accord de partage de codes et de réciprocité dans les programmes de fidélité avec Aerolíneas Argentinas, dans une démarche de rapprochement.
Latam n’a pas fait la moindre suggestion sur ses intentions avec cet accord, mais il est évident que cela lui permettrait d’avoir une longueur d’avance sur ses concurrents potentiels dans une éventuelle privatisation.
Aerolíneas avait déjà été privatisée au début de ce siècle et rachetée par Viajes Marsans, mais après un changement de gouvernement, même sous le même parti péroniste, elle a été de nouveau nationalisée, avec de graves pertes pour l’investisseur.
En novembre dernier, un projet de loi de privatisation d’Aerolíneas Argentinas a vu le jour, promu par l’opposition et qui a le soutien du parti au pouvoir, il a été approuvé par la majorité des membres des commissions des transports et du budget et des finances de la Chambre basse.
Le projet prévoit que 49 % de l’entreprise soit privatisée, laissant 51 % entre les mains de l’État argentin.