Si certains TO souffrent, et si on enlève évidemment l’accident industriel récent du géant britannique et de sa filiale française Thomas Cook, la distribution des voyages parait en grande forme. En France, Havas Voyages, l’un des plus gros réseaux intégrés avec quelque 330 agences de voyages (et franchisés) réfléchit à accroître sa part de marché via des vendeurs indépendants. En Espagne, deux importants opérateurs songent à fusionner pour créer un géant de la distribution touristique.
Havas Voyages réfléchit à un nouveau moyen de distribuer
Le réseau appartenant à Marietton Développement réfléchit à la constitution du premier réseau d’agents de voyages indépendants. Cette formule existe déjà aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Le statut d’entrepreneur indépendant est largement utilisé. Mais ce statut est également décrié en France et même aux Etats-Unis. Il y a quelques semaines, la Californie, a signé un projet de loi sur les mesures de protection des travailleurs indépendants, qui vise les géants de la course comme « UberEat ». Havas Voyages devrait en dire un peu plus avant la fin de l’année.
Les Entreprises du Voyage (EDV) croient en la formule … mais !
Jean-Pierre Mas (photo ci-contre) semble néanmoins croire en la formule. Il aurait indiqué : « L’ubérisation permet de remplacer une partie des salariés par des auto-entrepreneurs qui choisissent librement leur temps de travail et l’entreprise pour laquelle ils travaillent ».
EDV avait fait une demande lors de la transposition de la directive européenne sur le voyage à forfait. EDV demandait à ce qu’un mandataire ayant un lien contractuel avec un opérateur, détenteur de l’indispensable immatriculation, d’exercer en son nom et pour son compte.
Cependant, il indique dans les Echos.fr : « Notre demande n’a pas été retenue, car le texte prévoit que toute personne physique ou morale qui vend ou offre à la vente doit être immatriculée ».
En Espagne Globalia et Barceló cherchent à fusionner leur distribution
Les groupes Globalia et Barceló sont en pourparlers afin d’étudier la possibilité de créer un grand groupe de distribution. Barceló était en pourparlers avec le fonds Certares (actionnaire chez Marietton Développement), pour la vente d’Ávoris mais la négociation a échoué.
Désormais le projet serait de fusionner Ávoris avec les deux filiales de Globalia (Halcón et Travelplan).
Le nouveau groupe serait détenu à 50 % par Globalia et Barceló (ensemble 2,5 milliards de CA) et ferait concurrence à Viajes El Corte Inglés (près de 3 milliards de CA).
L’opération pourrait être accélérée suite à la faillite de Thomas Cook.
Les groupes de distribution doivent se développer malgré la montée en puissance des ventes on-line
Les réseaux de distribution doivent se développer afin de rentabiliser leurs investissements qui deviennent de plus en plus lourds. C’est le pari qu’a fait le réseau Hays Travel au Royaume-Uni.
Ces manœuvres pourraient paraître inopportune quand on observe l’envolée des ventes de voyages sur Internet.
Les revenus du marché de la réservation de voyages en ligne en Allemagne devraient atteindre plus de 20 milliards de dollars d’ici 2023. TUI ne cache plus ses ambitions sur la vente de ses produits on-line.
Serge Fabre