[1]Ah, celui-ci, il n’est pas prêt de remettre les pieds (et le reste) chez nous. Sa tête me disait bien quelque chose, mais je n’étais pas catégorique. Du moins, j’avais un doute.
Là, il n’y a plus de doute possible, juste une certitude. Toi, mon bonhomme, t’es inscrit en rouge sur ma black list. Grillé sur les deux faces !
Lui, il est arrivé à l’agence avec sa bouche en cœur… et un beau dossier en perspective. Un séjour de trois semaines à la carte, sur la côte Est des États-Unis, pour lui, sa femme et ses deux ados. « Vous pouvez me construire un itinéraire, du nord au sud de préférence, de Boston à Miami ? ».
Pas de problème. À l’agence, on travaille avec un pro du Creative Packaging sur les States (suivez mon regard vers le Nord). Il me faudra deux jours max’ pour obtenir la cotation complète d’un autotour de 20 nuits.
« Je fais appel à vous parce que j’ai été emballé du séjour que vous m’avez proposé l’année dernière ! », insiste mon client. « La côte Ouest du Nord au Sud, c’était grandiose ! Et il y a deux ans, le Mexique du Yucatan à Mexico, inoubliable ! ».
« Strange ! Je ne me souviens absolument pas avoir vendu ces séjours moi. De quoi il me parle celui-là ? », que je me dis.
Ben oui, pauvre naze que je suis ! Ça fait deux ans que je lui mitonne des circuits aux petits oignons, avec devis détaillé de toutes les prestas. Et lui, il fait sa cuisine (et ses courses) directement sur le Web, sans passer par la case agence de voyages.
Ah, elle est bien bonne celle-là (j’ai remplacé le C par un B, pour rester polie) ! Toi, mon coco tu ne m’y reprendras plus. Et ta cotation, tu peux te la… (stop, je reste polie).
Allez, j’embrasse quand même tous les sans-gêne et les rapias du Web.
Julie Labrune, 28 ans.
Conseiller en Voyages