Combien de marins, combien de capitaines …


Au Mucem à Marseille, l’exposition « Aventuriers des mers Méditerranée-océan Indien, du VIIe au XVIIe siècle » jusqu’au 9 octobre 2017. De l’Empire perse aux conquêtes d’Alexandre le Grand, de l’expansion de l’islam aux explorations chinoises et des aventures portugaises aux navigations hollandaises, c’est entre Méditerranée et océan Indien que se sont déroulées les grandes aventures maritimes fondatrices du monde d’aujourd’hui.

Riche de plus de 200 œuvres et objets, l’exposition « Aventuriers de mers » conduit le visiteur au croisement de l’or d’Afrique et de l’argent d’Occident, des verreries de Venise, des cotonnades indiennes, des porcelaines et des épices venues des mers de Chine.

Tout au long du Moyen-Âge, l’océan Indien, d’où provenaient les produits les plus recherchés, a été le plus grand marché du monde et le plus convoité.

En se déployant, le commerce maritime a permis de brasser non seulement les marchandises, mais aussi les hommes, les religions et les idées. Le monde s’est élargi, révélant peu à peu son immensité.

À l’heure où l’intensification des processus de mondialisation interroge notre avenir immédiat, cette exposition nous propose de prendre le temps de parcourir une histoire de l’Ancien Monde, tel qu’il est apparu aux premiers aventuriers des mers dans sa diversité et sa complexité, riche d’un avenir qui restait à construire.

Entretien avec Vincent Giovannoni, conservateur au Mucem et commissaire de l’exposition
Mille ans d’histoire, trois continents… Le propos de cette exposition paraît particulièrement vaste. Comment le résumer ?

Vincent Giovannoni : Cette exposition propose de considérer l’histoire depuis la mer. Elle raconte mille ans d’histoire de l’Ancien Monde, à la croisée de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique.

Elle débute par la mise en place, au VIIe siècle, d’un empire des deux mers, celui des Omeyyades qui, régnant sur la mer Méditerranée et l’océan Indien, va permettre le développement du commerce maritime entre ces deux mondes.

Le marché de l’océan Indien est alors le plus riche du monde, le plus désiré, aussi bien par les chrétiens que par les musulmans. C’est de là que proviennent les belles porcelaines, les plus belles soieries, c’est là que se trouvent les mines du roi Salomon dont parle la Bible… On développe donc diverses stratégies pour accéder à ce marché. Et puis, en commerçant, on rencontre « l’autre ».

De l’histoire de ces rencontres, l’exposition n’élude ni l’esclavage, ni les tentatives d’évangélisation entreprises par les Européens. Elle raconte mille ans de projets commerciaux et, au final, de guerres économiques entre l’Orient et l’Occident.





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