« Mais nooon ! Oh là mais fallait pas ! » C’est ce que vous pouvez dire de moins vexant à ceux qui vont vous rapporter un de ces cadeaux souvenirs moches et kitsch enrobé de bonnes intentions. Ou bien de conformisme touristique ? Les deux sans doute.
Rassurez-vous, avec un peu de chance quelqu’un aura peut-être la bonne idée de briser le ramasse-poussière incriminé. Et sinon, pensez à alimenter un prochain vide-grenier.
Allons, j’en suis certaine, vous venez de recevoir -ou alors ça ne saurait tarder- un de ces cadeaux d’une boutique souvenir située n’importe où dans le monde : le mauvais goût est universel.
Le cadeau-souvenir témoigne que vos proches ont pensé à vous, même à distance. Soit parce qu’ils ont pensé sincèrement et affectueusement à vous.
Soit – et ce n’est pas incompatible avec la précédente proposition – parce qu’une petite voix estivale les a fait trébucher in extremis avant le vol de retour, sur la marche d’entrée d’une boutique souvenir.
Et là a fusé cette réflexion embarrassée » et zut qu’est-ce que je peux bien lui rapporter ? »
Les photos qui illustrent cet article figurent dans mon panthéon photographique.
Je prie d’avance, tout lecteur susceptible d’avoir offert l’un de ces objets glanés à travers le monde, de bien vouloir pardonner mon indignation esthétique.
Après tout : tous les goûts sont dans la nature, pas vrai ? …
Evelyne Dreyfus