La 10ème convention du Cediv, du 16 au 20 Mai dernier, a tenu toutes ses promesses.
Malgré un temps plutôt maussade à Porto, les 140 participants (distributeurs et fournisseurs confondus) ont été unanimement ravis de cette sympathique manifestation au thème cette année très original de « Vis ma vie ».
Excédés par les échanges (par presse professionnelle interposés) de petites phrases assassines entre les distributeurs et les producteurs de voyages, Adriana Minchella, le présidente du Cediv et Pierre Amalou, le maitre de cérémonie, ont voulu favoriser le dialogue entre les deux parties et, pour une fois, échanger les rôles.
Et force est de constater que l’exercice a parfaitement porté ses fruits.
Les groupes de travail Distributeurs ont ainsi, dans la peau des producteurs, préconisé une plus grande spécificité aux tour opérateurs (jugés parfois trop généralistes dans leurs produits et leurs états d’esprits), demandé un temps de réaction plus court dans leur réponses aux demandes et appelé de leur vœux un portail vraiment B2B, multi-to, dédié et réellement efficace.
La demande d’une plus grande formation des personnels des producteurs (commerciaux et chefs de produits) a également été fortement conseillé par les distributeurs.
Les Producteurs, quand à eux, se mettant dans le rôle des distributeurs, ont préconisé une plus grande sélection des voyagistes, le respect des engagements concernant les volumes et la nécessité pour les distributeurs de favoriser concrètement leur politique multicanale en mettant le client au centre de toutes les préoccupations.
Professionnalisme de part et d’autre, relation gagnant-gagnant, formation et maitrise des outils technologiques ont été les maitres mots de l’ensemble de discussions qui se sont déroulés dans un climat exceptionnel de convivialité et d’amitié (le mot n’est pas trop fort) réciproque.
» Finalement, rappelle Adriana Minchella, c’est un exercice compliqué, mais salutaire, de se mettre à la place de l’autre. L’objectif prioritaire est de restaurer la confiance entre les parties en favorisant la transparence dans les transactions commerciales et la vision commune de l’évolution du métier d’agent de voyages ».
Car au fil du temps, et principalement depuis l’omniprésence d’internet, la technologie a « flouté » les contours entre distributeurs et producteurs et entre le B2B et le B2C.
La distribution a du s’adapter, se défendre et résister, dans ces périodes de crise et « elle l’a fait plutôt bien » tandis que les producteurs, après près de deux décennies de prospérité insolente, doivent faire aujourd’hui face à un contexte économique et un environnement concurrentiel beaucoup plus compliqué.
Raoul Nabet, le président de l’APST, présent à Porto, a tenu à rappeler que les deux métiers (distributeurs et producteurs) ne sont finalement qu’un seul, résumé officiellement par l’appellation d’Agent de Voyages.
La question de savoir qui a le plus besoin de l’autre ne s’est pas posé lors de cette convention, tant les parties (aujourd’hui plus qu’hier) sont liées.
Le dénominateur commun, selon la présidente, devant être, de part et d’autre, l’Innovation.
Pour résister l’agence de voyage traditionnelle, comme le tour opérateur d’ailleurs, doit devenir un centre de services (information précise et rapide, garantie de paiement dans les délais, analyse et connaissance des interlocuteurs avec leurs habitudes et leurs spécificité, sécurité absolu des clients…) en intégrant pleinement la dimension multicanale actuelle de TOUS les clients.
« J’ai retrouvé l’envie de faire ce beau métier en entendant lors de cette convention les échanges entre les représentants des fournisseurs avec ceux des distributeurs et n’ai finalement qu’un seul regret , c’est de ne pas pouvoir me projeter avec eux dans ces prochaines années qui s’annoncent passionnantes » a conclu le président du SNAV, Georges Colson dans un sourire.
La parfaite organisation de cette convention (avec une mention spéciale à tout le personnel remarquable de l’Intercontinental Porto et à l’efficacité du réceptif local Stimulus) a permis des échanges vrais et respectueux où l’on ne s’est pas laissé gagner par la morosité ambiante tout en ne négligeant pas la dure réalité du business, lot malheureusement commun à l’ensemble des participants.
PR