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CDG Express : un dossier maudit ?

On se demande pourquoi il est si difficile, pour le gouvernement français de s’attaquer à quelques tunnels et seulement 8 kilomètres de voies nouvelles, sur les 32 kilomètres qui séparent Paris de l’aéroport Charles de Gaulle.

Chamailleries politiques, problèmes de financement, querelles de personnes, souci de préserver les riverains des contraintes de bruits, crainte de perturber le réseau (déjà très compliqué) Ile-de-France, … il y a un peu de tout çà.

Ce qui est reconnu par tous, néanmoins, c’est que le lien ferroviaire entre la capitale et Roissy, le deuxième aéroport d’Europe, avec 62 millions de passagers annuels, après Londres-Heathrow, est totalement à revoir.

La comparaison avec des métropoles comme Milan, Munich, Vienne, Stock­holm ou Londres est cruelle, sans parler des mégalopoles asiatiques telles que Shanghai ou Hong Kong.

« C’est une ambition absolument nécessaire pour l’image, pour la compétitivité de cet aéroport», a ainsi souligné le ministre des transports Frédéric Cuvillier, à l’occasion de la cérémonie des vœux d’Aéroports de Paris (ADP) à Roissy ajoutant «La mise en service de cette liaison ferroviaire directe est prévue pour 2023» .

Les passagers devront débourser, selon les prévisions d son cabinet, 24 euros pour un trajet simple (plein tarif) sur CDG Express contre un peu moins de 10 euros actuellement pour un aller en RER B.

Évoqué dès 1998, CDG Express avait été déclaré d’utilité publique dix ans plus tard avant d’être attribué en concession au groupe français de BTP Vinci. L’entrée en service était alors programmée pour 2014. Mais Vinci avait jeté l’éponge fin 2011 faute des financements (attendus mais jamais votés) de l’Etat de 135 millions d’euros.

Aujourd’hui, le gouvernement mise sur un partenariat entre entreprises du secteur public, l’idée étant créer une filiale (soumis à l’aval de Bruxelles) constituée de Réseau Ferré de France (RFF) et d’Aéroports de Paris (ADP), le gestionnaire de Roissy en vue de lui confier la conception, la construction, le financement et la maintenance de CDG Express.

 » Ce projet, évalué à 1,7 milliard d’euros, ne recevra aucune subvention de l’Etat« , assure le ministre. Il sera remboursé sur le prix des billets et une ressource externe telle qu’un prélèvement d’un euro sur chaque billet d’avion. Hypothèse immédiatement dénoncée par Air France qui a souligné que « les compagnies aériennes (…) dans un contexte de crise, sont soumises à une forte concurrence internationale».

N’empêche, il y a de quoi s’étonner sur la stratégie d’un pays qui s’apprête à mettre sur la table 600 millions d’euros pour la première phase de Notre-Dame-des-Landes, qui vient d’investir 550 millions juste pour rénover le tronçon nord du RER B, et qui a donné son feu vert à des tronçons d’autoroute quasi déserts (Alençon-Le Mans, Artenay-Courtenay, etc.).