Au Népal, un atterrissage à pleurer aux conséquences dramatiques
27 novembre 2018 François Teyssier Aucun commentaire Transport Abid Sultan, Bangla Airlines, Népal 4485 vues
Le Népal qui est une destination dangereuse, l’atterrissage d’un avion est toujours anxiogène. Du fait de la configuration du pays au pied du massif himalayen. Les accidents aériens, sont ne sont pas rares tant les pistes sont dans une étroite vallée en forme de cuvette avec le massif de l’Himalaya au nord. Le dernier en date survint le lundi 12 mars 2018.
L’atterrissage raté à Tribhuvan international airport du vol US-Bangla Airlines fit 51 victimes à l’atterrissage
En 1992, un avion de Thai Airways s’était écrasé à proximité contre une montagne à une trentaine de kilomètres du même aéroport, tuant 113 personnes. Les raisons de cette catastrophe furent aussi étonnantes que rares.
Les premières constatations des enquêteurs mettent en valeur que le commandant de bord était perturbé par « une crise émotionnelle. »
Abid Sultan ‘à gauche sur la photo ci-contre) avait pleuré pendant toute la durée du vol, car un de ses confrères avait dénigré ses compétences d’instructeur.
Un cœur sensible battait donc sous son uniforme de pilote hors pair. Personne ne connaissait cette faille incapacitante.
Il s’était mis à fumer compulsivement dans le cockpit. Son stress était tel qu’à plusieurs reprises, il a éprouvé une « panne émotionnelle » durant le vol. Il a totalement manqué son atterrissage, et s’est écrasé au sol. Le bilan fut terrible.
Le monologue permanent, et délirant du pilote semble avoir causé une désorientation totale du copilote : Prithula Raschid. Car, c’est ce dernier qui était aux commandes lorsque l’avion s’écrasa au sol. Il était novice, breveté depuis peu et n’avait jamais atterri Tribhuvan.
Abid Sultan était « un dur des durs » un ancien pilote de l’armée de l’air du Bangladesh. Mais, son ego, son amour-propre allié à une sensibilité exacerbée a fait qu’il avait passé la totalité de son temps de vol à chercher à convaincre son subalterne que la qualité de ses compétences de pilote instructeur. Un mauvais exemple.
Alors que le turbopropulseur Dash 8 Q400 était en approche, la procédure d’atterrissage ne fut absolument pas effectuée.
La première approche fut ratée et à la deuxième tentative, l’avion arriva à trop grande vitesse. De plus, le pilote effectua un changement de direction au dernier moment qui le fit s’écraser sur la piste pour finir sa course sur un terrain de football tout proche.
Circonstance peut-être aggravante, le contrôle aérien a confondu les deux extrémités de la piste appelée piste 2 au lieu de piste 20. Une dyslexie qui selon les autorités locales n’avait eu aucun impact sur le déroulement de l’accident.
Les deux pilotes sont décédés au cours de l’accident. 20 passagers ont survécu, mais tous sont gravement blessés.
Le bilan médiocre de la sécurité aérienne au Népal est imputé à un entretien inadéquat des matériels et à une mauvaise gestion des normes en place. Les compagnies aériennes basées au Népal sont interdites de vol dans l’espace aérien de l’Union européenne.
François Teyssier
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