APST : pendant les polémiques, le boulot continue…


Malgré les polémiques et les cafouillages auxquels on a assisté depuis le fameux décret sur la garantie financière des professionnels du tourisme ; malgré aussi les départs plus ou moins spectaculaires de certains adhérents, voire de certains administrateurs.

Comment une telle sérénité est-elle possible, alors que ça tangue à ce point ?

À priori parce que la cotisation des partants 2014, si impressionnante soit-elle, n’a aucune mesure avec le risque qu’ils pouvaient représenter.

Certains d’entre eux, par exemple, représentaient sans doute 5% des cotisations mais ils comptaient aussi pour 12 % du risque que l’APST devait garantir ; en  fin de compte, leur départ allège d’autant la barque…

On peut faire le même calcul avec les « majors », Transat et Salaün notamment, dont le départ sera administrativement enregistré sur les livres 2015…

Et puis, l’hémorragie annoncée par les nombreux Cassandres, qui surgissent toujours dans les moments critiques, n’a toujours pas eu lieu.

Sur les 202 démissions constatées en 2014, hors radiations, seuls 39 d’entre elles concernent un changement de garant : pour le reste, environ 150 cas, ce sont des cessations d’activités ou des regroupements d’entreprises.

Dans le même temps, l’APST a quand même totalisé 283 adhésions…

Bref, on verra en 2015 ; mais pour le moment, les gens ne quittent pas encore le navire.

Pourtant, tout ça n’est que l’écume des choses, la photographie au temps T…

En fait, quoi qu’on en pense, l’APST reste sereine car, face à la tourmente, elle se sent à l’aise pour répondre au moins à deux niveaux.

À court terme, comme prévu, elle n’augmentera pas le niveau de contre garantie pour « les dossiers ne présentant pas de réels dangers de sinistralité » et mettra en place dès cette année un système de bonus qui viendra légitimement récompenser les meilleurs gestionnaires.

Elle poursuivra également sa politique de soutien aux jeunes entrepreneurs en s’abstenant de leur demander la contre-garantie normale pendant leurs trois premiers exercices.

Sur le plan financier, enfin, elle réintégrera comme promis le montant intégral de la cotisation exceptionnelle versée en juillet dernier dans l’appel à cotisation 2015.

À plus long terme, l’APST estime que la législation européenne et la loi française imposeront plus ou moins vite, quel que soit le garant, une garantie totale des fonds déposés.

Partant de là, elle constate qu’elle a un peu d’avance sur ses futurs concurrents et qu’en plus, elle est encore la seule à proposer la « prise en service » qui permet aux consommateurs de partir normalement, parfois même sans s’apercevoir que leur opérateur initial est défaillant.

Un boulot de pro, que les assureurs ou les banquiers devront sans doute confier à des sous-traitants s’ils veulent être des concurrents crédibles.

D’où la décision de promouvoir l’APST et ses services auprès du grand public, par une grande campagne de communication, « 100 % coccinelle », à laquelle le SNAV pourrait s’associer.

Même si le budget envisagé – on parle de 0, 5 M € – reste bien modeste par rapport aux moyens que peuvent déployer certains adhérents, il n’est jamais trop tard pour bien faire et utiliser commercialement le meilleur argument des agences et des TO en face du consommateur.

Pour frapper plus efficacement, cette vaste campagne sera précédée d’une opération de communication plus ciblée et plus technique, mais cette fois en direction des adhérents dont beaucoup cernent encore assez mal l’action réelle de l’association.

Enfin, car le monde ne semble toujours pas décidé à s’adoucir, l’APST va enrichir dès le mois prochain son offre de services gratuits par une « assurance protection juridique » qui devrait largement soulager ses adhérents dans leurs différents litiges, clients ou fournisseurs.

Alors évidemment, ça ne suffira probablement pas pour faire taire les polémiques, mais les débats qu’elles provoquent oublient trop souvent que l’APST n’est ni un syndicat, ni un parlement, mais un simple organisme professionnel agrée par le ministère des finances.

La politique de la profession, ce n’est pas de son registre.

La loi non plus.

Son seul devoir, son seul travail, c’est de garantir l’équilibre financier d’une institution dont, selon Jean-Pierre Mas, « la disparition serait nuisible à la profession ».

On est toujours plus serein quand on fait son boulot.

Bertrand Figuier





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