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Air France parie sur le low cost ?

La compagnie Air France envisagerait de lancer des vols low cost. L’information aurait paru incongrue il y a quelques années mais, depuis 2008, le transporteur national perd de l’argent et doit aujourd’hui faire face à l’une des plus sérieuses crises de sa longue histoire.

Air France pourrait donc créer une entité low cost long-courrier, avec des pilotes et des personnels de cabine dotés d’un statut différent de celui de la maison-mère pour réduire les coûts de fonctionnement.

Une transavia « Monde » en quelque sorte !

Cette filiale low cost volerait sur les Boeing 787 Dreamliner déjà commandés par Air France pour assurer des liaisons à l’international à bas coût, en s’appuyant sur « les faibles coûts d’exploitation » de l’avion de nouvelle génération (20 % de carburant de moins qu’un long-courrier actuel) et « une productivité des personnels navigants revues à la hausse« .

Elle permettrait surtout à la compagnie «de résorber les sureffectifs de pilotes et de navigants d’Air France, d’éviter de possibles licenciements en cas d’attrition forte du réseau et de maintenir la présence du groupe sur certaines liaisons aujourd’hui très déficitaires« .

Et pas besoin d’aller très loin pour s’apercevoir que ce modèle est dans l’air du temps.

Un poids lourd du secteur, le groupe Lufthansa, a dejà annoncé qu’il lancera en 2016 une nouvelle compagnie spécialisée dans les long-courriers (notamment vers Dubaï, Bangkok, Phuket, Cancun, Puerto Plata, Punta Cana ou Varadero) à bas prix et baptisée Eurowings (ex-Germanwings).

Pour Air France qui multiplie les plans de compétitivité mais se heurte à chaque fois à l’opposition des pilotes, ce serait une véritable révolution, le low cost étant généralement réservé au court et moyen courriers tandis que le long courrier, avec ses possibilités business et haute contribution tirait les revenus vers le haut.

Mais las, les effets économiques des diverses stratégies utilisées depuis ces dernières années se font toujours attendre.

Le réseau Hop! Air France qui vient d’être regroupée sous la houlette de Lionel Guérin pour les dessertes intérieures et le redémarrage de la filiale Transavia France ne parviennent pour l’instant pas à augmenter la recette unitaire d’un groupe toujours plombé par une masse salariale et un poids syndical très pesant.

Car il faudra bien trouver un accord avec ces syndicats de pilotes qui continuent de bénéficier d’avantages importants et n’ont pas suivi les autres catégories de métier de la compagnie dans les efforts pour abaisser les coûts d’exploitation prévus dans les plans Transform 2015 ou Perform 2020.