L’Etat français et la commission de Bruxelles ont enfin trouver un accord sur le déblocage d’une nouvelle aide financière pour la compagnie Air France. Mais en échange, de l’abandon d’un « certain nombre de créneaux » à l’aéroport d’Orly, a annoncé dimanche le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
« Nous avons un accord de principe avec la commissaire européenne Margrethe Vestager sur un nouveau soutien financier », a-t-il confirmé sans pour autant préciser le montant de l’aide évoquée. un Comité social et économique central (CSE) extraordinaire a aussi été convoqué pour aujourd’hui mardi à 9 heures.
Plus de 7 milliards partis en fumée en 2020
L’État français, qui détient 14,3 % d’Air France, est disposé à secourir de nouveau la compagnie, touchée comme tout le secteur aérien par la crise du Covid-19 et qui a perdu 7,1 milliards d’euros en 2020.
A la Commission européenne, un porte-parole soulignait dimanche que si un État membre compte « accorder plus de 250 millions d’euros d’aide à la recapitalisation » à une entreprise disposant d’une part de marché importante là où elle opère, alors il doit « proposer des mesures supplémentaires pour préserver une concurrence effective ».
Tout va donc se jouer sur des créneaux horaires d’atterrissage et de décollage à Orly.
Et finalement, après d’âpres discutions, c’est bien 4 milliards d’euros d’aide qui sont alloués par le gouvernement français à Air France, pour recapitaliser la compagnie aérienne touchée par la persistance de la pandémie et l’effondrement du trafic passagers qui en résulte. En échange, la société s’engage à vendre 18 créneaux horaires par jour à des concurrents de l’aéroport de Paris Orly.
La recapitalisation implique notamment « la conversion du prêt d’Etat de 3 milliards d’euros déjà accordé par la France en un instrument de capital hybride », ainsi qu’une « injection de capital par l’Etat » via une augmentation de capital « ouverte aux actionnaires existants et au marché », dans la limite d’un milliard d’euros, a expliqué la Commission européenne dans une note.
La part du gouvernement français dans le groupe passera ainsi désormais de 14,3 % à un maximum de 30 % dans le cadre de l’opération, tandis que le gouvernement néerlandais a confirmé que sa participation sera diluée à 9,3 %, contre 14 %.
Dirigée par Benjamin Smith (photo de Une), la compagnie devra aussi, en plus de restructurer sa dette et améliorer son impact sur l’environnement, « faire des efforts de compétitivité », a prévenu le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
« Il y a des dizaines de milliers d’emplois derrière, c’est stratégique pour le pays », mais il faut « qu’Air France renoue avec des bénéfices […] les contribuables font un effort, Air France doit faire un effort de son côté ». La compagnie doit aussi « continuer à réduire ses émissions de CO2 ».
Air France-KLM a déjà bénéficié d’aides publiques importantes de Paris et La Haye soit plus de 10 milliards d’euros, dont 7 milliards de prêts directs ou garantis par l’État français,