Air France, cette fois la dernière chance ?
6 avril 2021 Rédaction Aucun commentaire À la une Air France, bruno le maire, France, Margrethe Vestager 3352 vues
L’Etat français et la commission de Bruxelles ont enfin trouver un accord sur le déblocage d’une nouvelle aide financière pour la compagnie Air France. Mais en échange, de l’abandon d’un « certain nombre de créneaux » à l’aéroport d’Orly, a annoncé dimanche le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
« Nous avons un accord de principe avec la commissaire européenne Margrethe Vestager sur un nouveau soutien financier », a-t-il confirmé sans pour autant préciser le montant de l’aide évoquée. un Comité social et économique central (CSE) extraordinaire a aussi été convoqué pour aujourd’hui mardi à 9 heures.
Plus de 7 milliards partis en fumée en 2020
L’État français, qui détient 14,3 % d’Air France, est disposé à secourir de nouveau la compagnie, touchée comme tout le secteur aérien par la crise du Covid-19 et qui a perdu 7,1 milliards d’euros en 2020.
A la Commission européenne, un porte-parole soulignait dimanche que si un État membre compte « accorder plus de 250 millions d’euros d’aide à la recapitalisation » à une entreprise disposant d’une part de marché importante là où elle opère, alors il doit « proposer des mesures supplémentaires pour préserver une concurrence effective ».
Tout va donc se jouer sur des créneaux horaires d’atterrissage et de décollage à Orly.
Et finalement, après d’âpres discutions, c’est bien 4 milliards d’euros d’aide qui sont alloués par le gouvernement français à Air France, pour recapitaliser la compagnie aérienne touchée par la persistance de la pandémie et l’effondrement du trafic passagers qui en résulte. En échange, la société s’engage à vendre 18 créneaux horaires par jour à des concurrents de l’aéroport de Paris Orly.
La recapitalisation implique notamment « la conversion du prêt d’Etat de 3 milliards d’euros déjà accordé par la France en un instrument de capital hybride », ainsi qu’une « injection de capital par l’Etat » via une augmentation de capital « ouverte aux actionnaires existants et au marché », dans la limite d’un milliard d’euros, a expliqué la Commission européenne dans une note.
La part du gouvernement français dans le groupe passera ainsi désormais de 14,3 % à un maximum de 30 % dans le cadre de l’opération, tandis que le gouvernement néerlandais a confirmé que sa participation sera diluée à 9,3 %, contre 14 %.
Dirigée par Benjamin Smith (photo de Une), la compagnie devra aussi, en plus de restructurer sa dette et améliorer son impact sur l’environnement, « faire des efforts de compétitivité », a prévenu le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
« Il y a des dizaines de milliers d’emplois derrière, c’est stratégique pour le pays », mais il faut « qu’Air France renoue avec des bénéfices […] les contribuables font un effort, Air France doit faire un effort de son côté ». La compagnie doit aussi « continuer à réduire ses émissions de CO2 ».
Air France-KLM a déjà bénéficié d’aides publiques importantes de Paris et La Haye soit plus de 10 milliards d’euros, dont 7 milliards de prêts directs ou garantis par l’État français,
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