Air France-KLM a enflammé la Bourse hier jeudi après l’annonce d’une nette hausse de ses capacités en 2017 dans un marché mieux orienté en ce début d’année, le groupe maintenant sa politique en matière d’économies tout en restant très discipliné dans ses investissements.
Air France-KLM a fait état dans un communiqué d’un bond de 34,5 % de son bénéfice d’exploitation en 2016 à 1,049 milliard d’euros supérieur au consensus réalisé par Inquiry Financial pour Reuters (969 millions).
[1]Mais cette performance masque une nette divergence entre KLM, dont la marge d’exploitation a progressé de trois points à 6,9 % l’an passé, et Air France qui a vu la sienne se tasser de 0,2 point à 2,4 % sur fond de désaffection de la destination France à la suite des attentats et de grèves des navigants.
Jean-Marc Janaillac (photo) le président du groupe a déclaré : « Dans un environnement contrasté, Air France-KLM réalise sur l’exercice 2016 des résultats en amélioration, reflétant les actions et les efforts des salariés ainsi que la fidélité de nos clients. Tandis que la baisse du prix du pétrole a nettement allégé les coûts du groupe, le contexte géopolitique, la concurrence et la surcapacité de l’industrie ont entraîné nos recettes à la baisse.
Avec Trust Together, notre projet stratégique, nous sommes pleinement engagés pour reprendre l’offensive, renforcer notre capacité à innover et améliorer notre compétitivité. Dans un contexte économique et géopolitique qui demeure très incertain, et face à une concurrence agressive, le statu quo n’est pas une option. »
En 2016, Air France-KLM a ainsi transporté 93,4 millions de passagers, une augmentation de 4,0 % par rapport à l’année dernière. Le chiffre d’affaires s’est établi à 24,8 milliards d’euros, en baisse de 3,3 % par rapport à 2015.
[2]Le directeur financier, Frédéric Gagey, ex-PDG d’Air France, a estimé que l’impact des attentats sur le groupe était probablement au moins équivalent à celui des grèves, évalué à 130 millions d’euros, sans souhaiter pour autant fournir de chiffrage précis.
Jean-Marc Janaillac a estimé que le différentiel de marges entre les deux compagnies sœurs n’était « pas sain » à plus long terme. Au total, la recette unitaire a reculé l’an passé de 4,7 % sur le long courrier et de 5,4 % sur le moyen-courrier, tout en augmentant de 1,0 % sur le court-courrier après la restructuration de ce pôle.
Air France-KLM compte augmenter ses capacités de 3 % à 3,5 % en 2017, contre +0,7 % seulement en 2016, afin de repartir à l’offensive sur le long-courrier et d’améliorer ses performances sur le moyen-courrier.
Des appuis tout azimut
Par Ailleurs, Air France-KLM poursuit ses discussions en vue d’approfondir ses coentreprises avec China Eastern Airlines et China Southern Airlines mais ne cherche pas à aller au-delà de son partage de codes actuel avec Etihad Airways.
[3]Le groupe franco-néerlandais a approfondi l’été dernier un accord avec China Eastern Airlines pour inclure KLM dans la coentreprise existant entre Air France et la compagnie chinoise depuis 2012, portant à 90 le nombre de vols hebdomadaires assurés ensemble vers la Chine.
Par contre il a repoussé l’idée d’une coopération avec les low cost européennes easyJet ou Ryanair pour alimenter les hubs d’Air France-KLM à Paris et Amsterdam, émettant des doutes sur « l’efficacité d’une compagnie low cost pour alimenter un hub, en particulier pour les passagers d’affaires« .
« Au sein du groupe néerlandais, Air France et KLM s’en chargent, tandis que Transavia effectue déjà des vols directs sur un modèle low cost » a précisé Jean marc Janaillac.