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Air France et le mal français, les raisons d’un déclin

alea-jacta-est [1]Air France est actuellement en pleine déliquescence. Il est difficile de se faire une idée précise des enjeux à court terme. Et encore moins sur les conséquences futures des événements en cours. Graves et inexcusables pour certains.

Une chose pourtant me semble évidente. Ce qui se déroule est la transposition du syndrome qui frappe la France et les français.

Un mélange de suffisance et de passéisme. La farouche défense de privilèges et d’intérêts corporatistes. Avec des réponses politiques inadaptées aux exigences du monde actuel. « Et pourtant elle tourne » comme disait Galilée.

Tout d’abord, une compagnie qui cherche à faire perdurer les fastes d’antan. Un transporteur historique dont le premier Président fut une icône du transport aérien naissant : Jean Mermoz. Un pilote au charisme évident tragiquement disparu. Je souhaite que ce ne soit pas prémonitoire pour l’avenir de la compagnie.

Une entreprise qui a été longtemps la propriété de l’État. Un symbole fort qui en faisait un émissaire diplomatique de la grandeur de la France à l’étranger. A n’importe quel coût.

Tout de suite après la reconnaissance de la Chine par la France, par exemple, le premier geste significatif fut d’ouvrir une ligne sur le trajet Paris/Pékin. Et pendant longtemps, le nombre de voyageurs se comptaient sur les doigts des deux mains. Qu’importe le résultat, le symbole doit être fort.

L’État reste actionnaire au niveau de 17 %. Pour quelle surveillance, hier faire les gros yeux aux pilotes ? Demain tancer les syndicalistes qui ont molestés les DRH de la compagnie.

Les pilotes, ces demi-dieux qui depuis toujours se sentent investis d’une mission divine. Des navigants centrés sur leurs privilèges et grassement rémunérés. Qui profitant du fait qu’ils ont la possibilité de gripper tout le système imposent à la collectivité leurs diktats : Le « syndrome des caristes. » Où comment une minorité agissante peu empêcher de travailler toute une collectivité.

Un personnel au sol, qui au fil du temps à perdu une partie de ses privilèges. Qui subit de plein fouet les effets de la crise. Des gens qui souffrent, comme tant d’autres. Mais qui est doté de syndicats puissants et agissants par tous les moyens, mêmes mafieux. Tous, à la moindre contrariété optent pour la grève plutôt que pour la négociation. PNC/GCT même combat.

Le mariage de la carpe et du lapin. Pour quel effet concret ? Avec quelle vision de l’avenir. De toute évidence aucune.

Des pilotes-suicides surpayés par rapport à leurs confrères. Des syndicalistes politisés et vindicatifs. Une productivité inférieure à la norme, des frais exorbitants. Une direction bornée sans orientation. Le tout avec une conséquence : Un nihilisme pour et dur.

Des syndicalistes et un conseil d’entreprise richement doté. Rappelez-vous la disparition en 2011, ce n’est pas si vieux. La « disparition » inexpliquée de sommes se chiffrant en dizaines de million d’euros. Une gestion opaque pointée par la Cour des comptes (A cette période, le C.E.E disposait de 108 comptes bancaires.)

En parallèle, on notait des pressions de la CGT qui empêche d’autres élus de contrôler l’usage des fonds.

La riche dotation de la compagnie est utilisée pour 50 % au seul fonctionnement du C.E.E de la compagnie. Seul 25 % des subventions sont redistribuées au personnel. Le reste est englouti en frais de fonctionnement. Notamment pour l’emploi de 300 salariés et des dirigeants appointés pour certains à plus de 20 000€ par mois.

Mais tous les acteurs se retrouvent bon gré, mal gré pour accepter ces dérives pour des raisons de paix sociale. Une originalité de plus du système social à la française.

Point d’Orgue à ce milieu délétère, la Direction d’Air France qui, sous couvert de gestion « à l’américaine » n’a pour solution à ses propres erreurs stratégiques, sa faiblesse récurrente face aux prétentions des pilotes que le licenciement du personnel au sol le plus souvent.

Rien de très constructif pour retrouver son lustre d’antan.

Le bal des egos. Un tango à la française. Un pas en avant, trois pas en l’arrière. Difficile d’avancer dans ces conditions.

Parmi tous ces gens quelqu’un a-t-il pensé un jour aux clients ? La source de tous leurs revenus…

Votre dévoué,

Lucius Maximus,
Sénateur indépendant