Je sais bien qu’il faut innover tout le temps, qu’il mettre au grenier tout ce qui a un peu d’âge. Même si les vins et les alcools peuvent nous prouver que l’âge n’est rien d’autres qu’un terme administratif pour parler de bonification.
Je sais bien aussi que le rythme de la vie s’accélère et qu’à 40 ans, on commence déjà à avoir peur des gars qui en ont 10 de moins. La concurrence intégrale dans laquelle nous nous sommes jetés nous piège dans cette course à la jeunesse et à l’énergie brute.
Et le mélange des générations, l’échange intergénérationnel fait sourire !
Mais quoi ? Quand il arrive une crise grave, une crise qui chamboule tout, les manières de penser, les certitudes, comme les manières de faire, les habitudes, la précipitation et l’impulsion sont les deux mamelles d’une chronique de la gamelle assurée.
Les anciens sont un trésor, car les crise arrivent à toutes les époques et si l’histoire ne se répètent pas, les même causes produisent toujours les mêmes effets.
De ce point de vue, les anciens du tourisme sont un trésor inespéré pour les professionnels du tourisme. Parmi eux, certains ont connu la guerre d’Algérie, d’autres le choc pétrolier ou le raz de marée des technologies, et la plupart ont accumulé les crises de toutes sortes et de toutes natures, en chutant parfois, en survivant souvent, en s’adaptant toujours.
Dans les temps qui s’annoncent, ce serait dommage de se priver de leur expérience. Elle peut nous en dire long sur nous, comme sur l’espérance qu’on doit encore avoir dans les temps les plus difficiles.
Ce serait dommage aussi de ne pas saluer leur engagement au sein de l’ AFST.
Leur bilan 2015 est assez flatteur. Avec 721 adhérents, dont 117 tout frais de l’année, 90 manifestations organisés, 2 000 étudiants conseillés, 80 jeunes entrepreneurs sous tutorat et des moments de joie apportés à près de 200 enfants, au Cirque Pinder, sur la Seine ou à Dysney Land, le temps qu’ils ont donné n’est pas resté vain.
D’autant plus que l’ AFST conduit aussi des actions humanitaires au Sénégal et à Madagascar notamment, et qu’elle organise aussi des événements plus conviviaux, des déjeuners, des visites culturels, des voyages, etc… pour ses adhérents de Paris comme pour leurs confrères de Province.
Avec tout ce que nous traversons depuis 10 jours, la présence et la main tendue des adhérents de l’ AFST à tous les actifs du tourisme n’a rien de folklorique.
C’est une aubaine gratuite, et elle répond à une nécessité immédiate, de plus en plus vitale quand le vent devient mauvais.
Comme dit le philosophe, « les peuples qui oublient leur passé n’ont pas d’avenir ».
Pour une profession, quelle qu’elle soit, les anciens ne sont pas une contrainte mais le socle sur lequel on peut bâtir durablement.
Bertrand Figuier