Aéroports de Paris sera t-il privatisé en 2018 ?
12 décembre 2017 Serge Fabre Aucun commentaire À la une adp, aéroport de paris, Air France-KLM, Jean-marc Janaillac, Paris, Paris Aéroport, Vinci Airport-Caisse des dépôts-Predica 4715 vues
ADP privatisé en 2018, ce ne serait pas une grande surprise car la privatisation d’aéroports en France n’est pas une nouveauté. Celle d’Aéroport de Paris (ADP) qui se dénomme désormais « Paris Aéroport » serait dans les objectifs de l’État. Cependant, le cahier des charges risque d’être important pour le futur actionnaire majoritaire.
Des aéroports français sont déjà privatisés
La privatisation des aéroports de Nice et de Lyon a été effectuée en 2016. L’Etat a vendu 60 % de ses parts pour 1,76 milliard d’euros au consortium italien Azzura. Dans la vente figuraient également les aéroports de Cannes-Mandelieu et Saint-Tropez- La Môle.
Pour l’aéroport de Lyon St Exupéry, c’est le couple Vinci Airport-Caisse des dépôts-Predica (Crédit agricole) qui récupère les 60 % de parts
de l’Etat.
Quant à l’aéroport de Toulouse, il est partiellement privatisé. C’est un actionnaire chinois, Casil Europe, qui contrôle 49,9 % des parts de l’aéroport.
2018 devrait être l’année des privatisations
Le gouvernement a déjà annoncé que l’Etat allait privatiser certaines entreprises afin de financer l’innovation. L’Etat aurait besoin de 10 milliards.
On donne l’exemple de La Française des Jeux qui pourrait être privatisée totalement ou partiellement. D’autres grands groupes comme Orange sont dans le viseur. Mais c’est ADP qui suscite le plus d’interrogations.
Paris Aéroport a déjà un actionnaire minoritaire
Le groupe français Vinci, actionnaire à hauteur de 8 % d’ADP, attend depuis une dizaine d’années de mettre la main sur les aéroports parisiens. Vinci est déjà actionnaire de plusieurs aéroports comme Osaka Kansai, Santiago du Chili, Salvador au Brésil, plusieurs autres aéroports au Portugal et en France.
L’État français possède un peu plus de 50 % d’ADP et sera tenté de vendre sûrement partiellement cette pépite.
Des contestations sur le désengagement de l’État
Jean-Marc Janaillac, le PDG d’Air France-KLM a demandé à ne pas s’en tenir qu’à une logique budgétaire. Il a écrit une tribune dans le journal « Le Monde » : « Une privatisation éventuelle de Paris Aéroport ne saurait simplement se concevoir dans une logique budgétaire. Elle devrait avant tout poursuivre l’ambition de doter le transport aérien français, dont le groupe Air France-KLM constitue une composante majeure, d’un outil aéroportuaire efficace et de qualité … ».
Et d’ajouter qu’« il est essentiel de privilégier un schéma dans lequel l’Etat resterait propriétaire des aéroports et en confierait simplement la gestion en concession à une société privée » …
« Cela permettrait de prémunir les compagnies aériennes contre l’acquisition des terrains, aujourd’hui propriété de Paris Aéroport, par un acteur privé qui pourrait négliger l’essor de l’aéroport au bénéfice d’autres intérêts plus rémunérateurs ».
Le patrimoine immobilier au cœur d’une éventuelle cession
Aéroports de Paris est propriétaire de l’ensemble de son domaine foncier qui s’étend sur 6.686 hectares, dont 423 ha de réserves foncières dédiées à l’immobilier. Un actionnaire privé pourrait privilégier d’utiliser davantage d’espaces pour l’immobilier peut-être plus rémunérateurs.
Les spécialistes estiment que dans un premier temps, il y aura une privatisation partielle et un cahier des charges exigeant, dont la question des aspects fonciers.
Serge Fabre
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