Un impôt sur la connerie ?
6 mars 2014 Jean-Pierre Michel Aucun commentaire Chroniques, Distribution, Groupes/CE 9901 vues
« S’il y avait un impôt sur la connerie, l’Etat s’autofinancerait sans difficulté » déclaration tonitruante et sans nuance d’un avocat, député libéral suisse, qui ajoutait dans la foulée que le budget de la France deviendrait largement excédentaire si Monsieur A.M. était nommé premier ministre.
Faut dire que le sieur en question ne l’a pas volée cette riposte… lui, le roi de l’effet de manche, le spécialiste du tournoiement d’hermine… et des déclarations de politicard de supermarché…. p’t’être qu’il l’a bien cherchée, la bâche du suisse !
Halte là, hurleraient les petits transporteurs de voyageurs français ! Premier ministre ? Mais savez-vous au juste que vous évoquez le fourbe qui fit pénétrer la concurrence des transporteurs suisses dans son propre département ?
En ce temps, cette Saône et Loire, (« Et je suis fier… ère, et je suis fier… ère d’être Bourguignon »), ne réclamait pas tant de sollicitude de la part de ce futur développeur-durable-redresseur-peu-productif, prochain garde en chef des intérêts hexagonaux et rempart face aux envahisseurs !
Venez, allez approchez donc, notre pays est attrayant et concurrentiel… Mais alors là, pour être durable, il va être durable le développement de la filiale des transports urbains suisses…
– Comment dites-vous ? Transferts de subventions ? Aides publiques suisses ?
– Et ben dites-moi, ils sont drôlement costauds ces suisses, pour être capables de trouver du gruyère là où nos transporteurs ne savent même plus dénicher une miette.
Les filiales Car Postal Suisse&France sont installées à Salon de Provence, Agde, Dole, Hagenau, Mâcon, Villefranche sur Saône, Menton… villes auxquelles s’ajoute une présence envahissante en Isère, Bourgogne, Franche Comté, Haute-Savoie, ainsi que dans l’Hérault, loin du Léman… une liste sans doute non exhaustive…
On compte 900 employés intermittents du transport qui bossent chez CPF et qui n’ont pourtant même pas été cités à la soirée des Césars… un scandale, un oubli ?
Pourvu qu’ils n’en viennent pas à étendre chez nous leurs principes tout neufs sur les travailleurs étrangers, ça f’rait du chni…
(A suivre)
Jean Pierre Michel.
« On va droit dans le mur, et en plus on klaxonne »….
Moi, Jérémie Richeplan, conducteur d’autocar de grand tourisme… m’apprêtais à franchir le rideau de fer pour passer à Berlin Est, avec dans mon car des camarades un peu dégonflés.
Nous avions abandonné nos lecteurs à cet endroit, au moment de passer de l’autre côté du mur… aux aurores, les yeux encore plein sommeil.
« Lass sie nach Berlin kommen » ou en d’autres termes : « Qu’ils viennent donc à Berlin », nous avait expliqué la jolie guide aux yeux doux :
– Il y en a qui disent que le communisme est la voie de l’avenir : « Qu’ils viennent donc à Berlin ».
– Il y a ceux qui disent qu’en Europe et ailleurs, on peut travailler avec les communistes : « Qu’ils viennent donc à Berlin ».
– Il y en a même qui disent que si le communisme est effectivement un système maléfique, il a en tout cas le mérite de générer des progrès économiques : » Qu’ils viennent donc à Berlin ».
Bon nombre à l’époque ne comprenaient pas, ou prétendaient ne pas comprendre quelle était la grande différence entre le monde libre et le monde communiste. La belle nous avait bien éclairés !
J’te jure, parole de Jérémie, quand t’as entendu ça une fois dans ta vie… t’es pas près de te convertir au trotskisme. Principe essentiel dont les ingénieurs en herbe ont disserté pendant le voyage retour, et sont sortis convaincus les mecs… même pas si sûr que la fièvre de mai 68 ait réussi à modifier leurs conversions !
C’était presque tout neuf, la construction du mur de Berlin et le renforcement des contrôles sur le rideau de fer dans la section interallemande. Cela avait débuté lors d’une belle nuit d’août 1961 avec la pose de grillages et de barbelés autour de Berlin-Ouest, remplacés illico par un mur de briques, puis de béton.
Coté Ouest, il y avait des bureaux de douanes avenants, des espaces fleuris de géraniums, des douaniers sympathiques et courtois pour soigner la différence, et qui ne cachaient pas leur surprise en nous voyant passer volontairement de l’autre côté…
Ambiance assurée ! On a eu la pétoche, les grelots, la trouille, le trouillomètre à zéro, les miquettes… au passage de « Check Point Charlie » point d’entrée à Berlin Est. C’était le poste-frontière, devenu le passage pour les touristes étrangers qui souhaitaient obtenir une autorisation pour voyager en RDA.
D’un coup, d’un seul… On pénétrait un autre monde, avec pour premier contact, inoubliable, la « Volkspolizei », les « Vopos » en armes, acteurs armés de chiens, s’animant dans un décor de barbelés et de miradors… « Achtung ! Halt » !
Notre interprète « maison » devenu désormais indispensable, imposa les règles de base à « ouimainon » et exigea de l’équipe qu’elle descende du car en file indienne passeport à la main.
Mézigue, je me suis présenté en tête du peloton avec passeport, permis, ordre de route, feuille de taxes, papiers du véhicule.
Le tout se trouva brassé dans une boite de contreplaqué, remise à un officier planqué dans une sinistre guérite…
On attendait bien sagement, tous alignés contre la guitoune, que ces mecs en arme veuillent bien s’occuper de nos documents… ils ne semblaient pas pressés… inspection de l’intérieur du car avec les chiens, inspection de la galerie sur le toit, inspection du dessous du car avec l’aide d’un miroir sur roulettes et sous nos regards médusés. Ils n’étaient peut-être pas méchants, et avaient dans doute des visages de jeunes gens normaux pour l’époque… Pourtant, bien des années plus tard, on ne conserve d’eux que le souvenir de véritables sales gueules…..
Après une attente interminable, nous voilà prêts à repartir… enfin presque ! Ils reviennent à la charge pour me demander la raison pour laquelle la carte grise n’affiche pas le même nombre de sièges que ce qu’il y a effectivement dans le car… traduction, explication… bazar… machin… j’t’embrouille.
Enfin on va pouvoir se tirer !
Sauf que… et là je ne le dénoncerai pas, y’en a un, roi de la photographie, empereur de l’image, qui pense tenir le cliché de sa vie, et qui trouve le moyen de prendre une photo à travers la vitre… Merde, putain, quel con ! Tu pouvais pas attendre une minute, on était prêts à repartir.
Halt ! Un vopo géant grimpe dans le car, ordonne à l’indiscret de descendre, son kodak avec lui… le militaire laisse passer le « paparazzi » indiscret, lui file un bon coup d’épaule en déséquilibre dans l’escalier, l’appareil valse… un talon de botte exercé et puissant écrase l’objet au sol !
« Sans un mot d’excuse…allez filez… Raoust schnell ! » On n’a même pas demandé notre reste….
(…A suivre, en route pour la Suède)
Jérémie Richeplan.
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