Les 4 vérités de Patrice Caradec


Nous avons rencontré Patrice Caradec que nous suivons depuis de nombreuses années. Nous avions été surpris par son départ de Transat France lors de la vente à TUI. Mais c’était pour mieux rebondir sur le marché avec le dynamisme et la rigueur qu’on lui connait mais également avec une approche innovante …

LaQuotidienne : Pourquoi quitter une société qu’on connait bien ?

Patrice Caradec : Transat France fut une très belle aventure.
J’ai beaucoup appris sur les clubs, notamment avec Look. J’ai présenté avec mes équipes de bons résultats au groupe canadien.
Lors de la vente j’ai rencontré plusieurs acheteurs potentiels dont des représentants d’Alpitour. Je respecte le professionnalisme du groupe allemand et je n’ai pas été surpris qu’ils poursuivent le développement avec les équipes en place chez TUI France. Mais, je souhaitais vivre une nouvelle aventure plus personnelle.

LaQuotidienne : Mais cette aventure s’effectue avec un géant

PC : En fait j’avais envie de créer une start-up dans le monde du voyage que je connais bien. Il me fallait un produit de qualité. Après plusieurs mois de réflexion, je suis allé rencontrer les responsables d’Alpitour. Je leur ai proposé de commercialiser certains de leurs produits.

Cependant, je souhaitais une certaine indépendance. Ils ont été séduits par l’idée de créer une entreprise en France dont le management détiendrait une participation financière notable. Le démarrage s’est fait en mai 2017 avec une ouverture des ventes en septembre 2017 ! on n’a pas chômé… !

LaQuotidienne : Alpitour en France est donc un cas unique ?

PC : Effectivement, pour le groupe Alpitour, c’est une première. La société française est détenue par les italiens à 60 % et le reste par le management. On peut considérer qu’il s’agit d’une start-up avec des produits nouveaux sur le marché. Nous avons une équipe réduite mais extrêmement motivée.

LaQuotidienne : De nouveaux produits ?

PC : Tout à fait ! Nous ne commercialisons au démarrage que des produits « Bravo Club ». Nous proposons 12 clubs dont 8 « franco-français » sur des marchés peu fréquentés par les italiens comme les Baléares, la Grèce Continentale, la Tunisie ou le Maroc.

Ce sont des clubs à taille humaine d’une capacité totale oscillant entre 80 et 250 chambres. Nous prenons en plus des clubs internationaux d’Alpitour sur des destinations originales et en dehors des sentiers battus comme Cuba, Zanzibar, le Cap Vert ou Madagascar. Ces 4 clubs proposent une animation franco-italienne, très festive et toujours dans des établissements à taille humaine.

LaQuotidienne : n’y a-t- il pas trop d’offres « club » en France ?

PC : Les TO comme TUI, Fram, Thomas Cook proposent leurs clubs. Il y a également l’allemand FTI qui cherche toujours à développer des « hôtels-clubs » en France. De notre côté, nous avons sélectionné les Bravo Clubs avec notre bonne connaissance du marché français.
Notre objectif est d’offrir le meilleur produit afin que nos clients en parlent positivement autour d’eux. Nous souhaitons vraiment fidéliser les agences qui nous vendent et les clients qui partent avec nous. A noter que nos clubs ont le label « Club Qualité Garantie » nouvellement créé pour mieux « normer » le concept Club de vacances et ainsi aider les agents de voyages et les clients dans leur recherche d’un Club de qualité tant l’offre est vaste et hétérogène.

LaQuotidienne : le segment des clubs est également fort en Italie ?

PC : Le groupe a décidé, avec la France, d’ouvrir un deuxième marché source après l’Italie. Les 2 marchés (italiens et français) sont effectivement des marchés « Clubs » très importants. L’addition des 2 nous permettra de peser encore plus sur l’expérience à destination.

Beaucoup de nos confrères « clubs » sont très minoritaires en termes de capacité dans les hôtels et le concept club en souffre.

LaQuotidienne : Avez-vous déjà de nombreux distributeurs ?

PC : Nous avons la chance d’être référencés par 2 300 agences dont les agences de Leclerc et Carrefour Voyages. Près de 10 personnes (soit 50 % de la société) sont sur le terrain. Nous aurons un site online pour que les clients sachent que nous existons bien. Nous travaillons donc avec les agences pour les individuels et les groupes.
Nos produits sont disponibles sur Ochestra. Notre objectif pour 2018 est de 27 000 clients. Nous atteindrons nos objectifs !

LaQuotidienne : comment est organisée la société ?

PC : Nous sommes une start-up et nous nous concentrons sur les ventes et la sélection des clubs. Tout le support administratif et technique est en Italie. La société en France compte aujourd’hui 22 personnes.

LaQuotidienne : Alpitour est un groupe méconnu en France

PC : Alpitour n’est pas un inconnu dans le monde du tourisme. Le groupe a une part de marché de 30 % en Italie. Il a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires consolidé de plus de 1,1 milliard d’euros avec un EBIT de 36 millions d’euros.

Le groupe détient plusieurs marques dont : Alpitour, Francorosso, Bravo Club, Karambola, Viaggidea, Press Tours et Swan Tour.

Le capital d’Alpitour est détenu par deux fonds dont Asset Italia (de grandes familles italiennes) et Wish Asset Italia. Gabriele Burgio (photo) est le Président d’Alpitour World, est également au capital du groupe. Nous avons de la chance, c’est un francophile !
En France, le plan de croissance évoque 100 000 clients d’ici 2022 avec l’ouverture de 3 à 4 clubs chaque année.

Propos recueillis par Serge Fabre





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