[1]Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, je commence à ressentir un besoin urgent, viscéral, voire vital, de laisser derrière moi cette longue et sombre période hivernale – j’ai failli écrire « trêve » mais le terme était décidément trop peu approprié.
En effet, ni accalmie, ni répit, repos, relâche ou interruption, encore moins d’armistice, ne nous ont accompagnés au cours de ces derniers mois.
Depuis la fin de l’année, à un rythme quasi quotidien, les mauvaises nouvelles nous assaillent, nous sautent au visage, nous bombardent les oreilles, les yeux, le crâne.
Même lorsque nous sommes calés bien au chaud dans notre confortable chez-nous, les accidents, les attaques, les catastrophes, la violence qui joue à l’escalade, nous minent, nous touchent, nous heurtent, nous blessent. Nous oppressent.
On veut RESPIRER. Prendre l’air, changer d’air. S’aérer les poumons, s’oxygéner le cerveau, chasser les nuages. Faire le vide, laisser rentrer la lumière.
Grisaille, dégage. Tu as fait ton temps, et ton œuvre. Maintenant, tu peux t’en aller, on se débrouillera très bien sans toi.
Les 50 nuances de gris, c’est bon pour la « littérature » (et encore, ça se discute). Bref. Dans la vie en tout cas, c’est too much, too moche.
« J’veux du soleil », chantait Au p’tit bonheur. Moi aussi. Et comme je ne suis pas sûre de pouvoir attendre que le printemps pointe le bout de son joli nez fleuri sous nos latitudes, je vais plonger le mien, de nez, dans un catalogue de voyages.
En m’obligeant à gommer de mon esprit ces foutus crash d’avion et ces — CENSURÉ — de terroristes.
Et promis, la semaine prochaine, je serai de meilleure humeur.
Du moins je l’espère.
Elisabeth Weiss